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                                    LES  ARTICLES  DE  JOURNAUX 
                                                                             
                                     


 
 


MIDI LIBRE du 17 janvier 2010


Mémoires de Sumène

Marceau ROUZIES


 

 
 
Dernier né du «Bourrut», lieu dit de la commune entre Sumène et Ganges, Marceau Rouzies et l’une de ces figures incontournables dès lors que l’on est mu par une quête de mémoire. Parallèlement à ses souvenirs foisonnants qu’il aime remuer, l’homme à développé une philosophie de la vie qui lui est propre et qu’il partage généreusement. D’abord agriculteur, «en petites quantités» comme il aime à le préciser, il fut tour à tour chauffeur scolaire, éleveur et fossoyeur. Viticulteur qui a connu le déclin de cette activité alors prospère en basses-Cévennes, Marceau se souvient du vin fruité de Sumène, apprécié jusqu’en Russie et né du mélange atypique d’oeillades et de muscats qui lui donnait tout son arôme. Bercé par le balancier d’une pendule qui «marche depuis 1942» et qui remplit l’espace de sa cuisine d’un son sourd et régulier, Marceau évoque l’ancien Sumène, à l’époque où il y avait du travail pour tous. «Le vin engendrait une activité considérable : il fallait faire des piquets de vigne, il fallait travailler la terre, fabriquer des comportes, transporter le vin... Et puis après 60 nous avons été de moins en moins nombreux à produire, jusqu’à ce que tout ça disparaisse.» Ayant vu arriver à grands pas le progrès dont les Cévennes s’étaient passées jusqu’alors, Marceau Rouzies s’interroge aujourd’hui sur le sens des évolutions, sur leurs fondements et leur intérêt véritable : «Mon père avait l’habitude de nous dire que le progrès nous casserait la gueule. La seule chose que je sais, c’est que petit à petit il y a eu toujours moins de choses à faire.» Nous laissons Marceau à l’histoire et nous emportons de lui ses citations si particulières, «La vie c’est un tas d’histoires», ou «il y a un temps qui tourne et un temps qui détourne» — au sens plus obscur — et puis, celle qu’il «lâche» en gardant fièrement son sourire «avec l’âge il faut se soumettre.»





 
Hubert BRESSON


 
 
 


L’horloger de la ville de Montpellier est un fils de Sumène. Hubert Bresson, dont l’érudition et le savoir-faire nous conduiraient presque à vouloir le conserver sous cloche tant l’appréhension de voir son art s’éteindre après lui est véritable, est un maître artisan. Compagnon horloger, il fait tout ce que son métier peut réclamer de lui et s’est penché sur l’histoire de sa profession jusqu’à en être devenu un conteur époustouflant. Au contact d’Hubert on apprend ainsi que les horloges ne sont arrivées en Cévennes qu’au 19ème siècle, notamment à cause de leurs prix particulièrement élevés à l’époque. Quelques premiers horlogers cévenols auront eu bien du mal à s’implanter et certains auront connu des destins tout à fait hors du commun : à la manière de cet horloger de Lasalle qui aura décidé de s’expatrier en Suisse pour travailler et qui aura fini pirate sur la lac de Genève.
Mais c’est quand on l’interroge sur la pratique du métier que le savoir d’Hubert se révèle étourdissant. Définissant pourquoi l’horlogerie est «une mécanique d’art», il expose plusieurs coqs de montres servant à protéger le balancier et qui, bien que l’utilisateur de la montre ne puisse jamais le voir, étaient jusqu’au 19ème détaillés à l’extrême et décorés comme les pièces les plus visibles. Toujours à ses côtés, on découvre que Voltaire, Rousseau et Beaumarchais avaient en commun leur formation initiale d’horloger. En charge des horloges du musée, de l’opéra, de la mairie et de la préfecture de Montpellier, Hubert confesse qu’ils ne seraient plus qu’une trentaine en France à pratiquer l’horlogerie monumentale. «La connaissance de la profession est sauve, explique-t-il ; elle est écrite, archivée, sauvegardée. Par contre, le tour de main se perd bel et bien.»






Gérard  BRESSON


 
 




Une des raisons pour lesquelles nous sommes fréquemment poussés à interroger les «mémoires» de nos cantons réside dans le fait que le présent semble contenir toujours moins les traces du passé qu’ils ou elles ont connu. Ces hommes et ces femmes qui ont vécu avant nous, avec lesquels nos anciens partagent des souvenirs communs, nous permettent de découvrir des Cévennes qui n’existent plus vraiment. Un des moyens pertinents d’interroger la mémoire de Sumène est de s’en référer à son plus célèbre commerçant : Gérard Bresson. Au fait de l’actualité jour après jour, au contact de la population tous les jours sa vie professionnelle durant, Gérard Bresson, boucher charcutier qui a participé à ce que les produits sumènois deviennent célèbres à Nîmes, a vu les changements transformer le visage de sa ville. Il se souvient, par exemple, du jour où «on a enlevé les rails.» Pour lui, «même si les trains de voyageurs ne passaient plus à Sumène depuis plusieurs années, ce jour-là, c’était acté : c’était la fin d’un service.» Le Sumène «historique» n’a pas été épargné par les évolutions qui ont marqué le territoire. «Beaucoup de choses ont changé, nous avons vu la population se renouveler, et puis, au gré des années, la plupart des commerces se sont fermés.» Au sujet de son activité, Gérard se souvient de l’époque où l’abattoir du Vigan était prêt à disparaître, menaçant la stabilité de toute une activité en Cévennes. «C’est Alain Journet qui a permis que ce drame n’arrive jamais. Les éleveurs auraient disparu et les bouchers aussi.» En effet, sur les étals de Gérard se trouvaient moutons, agneaux et chevreaux du canton de Sumène même, élevés au grand air et nourris par le sol cévenol. Une époque où 35 heures de travail étaient abattues en 2 journées de labeur, où les semaines commençaient le lundi matin à 2h30 et se terminaient le dimanche à midi...



 


Jean CADOUL


 
 




 
Il est l’homme des profondeurs, qui aura rampé dans toutes les grottes cévenoles et aura vu ce que peu d’entre nous peuvent même imaginer. Né en 1927, Jean Cadoul a fait ses armes dans une bonneterie sumènoise. Approchant l’âge d’or de l’adolescence, malheureusement devenu âge critique sous l’occupation, il lui faut «se planquer, éviter qu’on [le] voit trop...» Evidemment, c’est le travail obligatoire pour la grande machine de guerre allemande, les STO. Dès 15 ans les jeunes sont expatriés au pays de Siegfried pour nourrir l’industrie militaire. «J’ai travaillé quelques temps dans les bois, à l’écart.»  Constat tragique, les jeunes partis en Allemagne reviennent, certains sont encore en vie alors que les anciens mineurs, embauchés pour ne pas avoir à laisser la France derrière eux, sont aujourd’hui tous morts, rattrapés par la silicose et des années d’un travail inhumain.
Après la guerre c’est l’usine, puis la maçonnerie. Mais sa passion remonte plus loin encore, à l’époque où un instituteur spéléologue amateur convertira à sa pratique plusieurs de ses élèves. D’où les connaissances de Jean, aussi bien «sur terre» que «dessous». Le Ranc de Bane, l’épine dorsale de Sumène que l’on voit presque des quatre coins du département, n’a plus de secrets pour lui. «Il y a un aven au sommet de la montagne, qui descend jusqu’au niveau de la rivière. Peu l’ont pratiqué, parce qu’il faut une bonne heure de marche pour atteindre le sommet.» Le sommet sumènois hébergerait une centaine de grottes et avens, certains inconnus. Mais, là-haut, c’est aussi l’un des derniers lieux où l’on peut trouver les restes de containers, parachutés par les alliés pour le maquis cévenol... Et l’étincelle vivace qui illumine les yeux bleus de Jean Cadoul démontre que des secrets comme ça, il en détient encore toute une cargaison...

 

 

 

Laurette SERRA

 
 




C’est à une fille de Trèves que toute une génération de Sumènois et Sumènoises doivent leur instruction. Laurette Serra, derrière une modestie et une discrétion impénétrables, cache un engagement au quotidien pour ses prochains et sa communauté. Nommée pour son premier poste d’institutrice à Villemagne où elle enseignera dans le camp de Harkis de la mine, c’est au contact d’une population défavorisée qu’elle découvrira la vie professionnelle et la vocation qui restera sienne pour toujours. «Ça a été la plus belle expérience de ma vie, confie-t-elle.» Après un passage au Mazel, elle arrive à Sumène avec son mari, tous deux en charge de l’école publique. Là, démarrent 27 ans d’une carrière marquée d’un profond investissement, bien au-delà des fonctions d’enseignement. «Je voulais être une institutrice de campagne, le genre d’enseignant dont le travail ne s’arrête pas après la cloche.» Les efforts du couple Serra leur valent vite une promotion, avec la nomination à des postes de directeurs à Nîmes. «Nous avons refusé et notre hiérarchie nous a dit que nous n’avez pas d’ambition. Tout dépend de ce que l’on met derrière ce mot.» Parce qu’en termes d’ambition, pour Laurette, il s’agit de vivre au village, de participer à sa vie et d’y fonder une famille. C’est donc presque naturellement que son époux deviendra maire et qu’elle s’occupera du CCAS et de l’association Terre des enfants. Une vie couronnée d’un accomplissement peu commun, dont elle nous livre le secret: «J’ai enseigné à toute une génération. Aujourd’hui, quand je croise d’anciens élèves, même sans nous parler, il y a quelque chose qui se passe dans nos yeux, qui nous rappelle tout ce que nous avons échangé. Ça n’a pas de prix.»








 
MIDI LIBRE du 1 août 2010

Documents envoyés par D.M. Merci


 
 
 




JOURNEE  DU PATRIMOINE  SEPTEMBRE  2011






 


 

Midi Libre 19.12.2011

Le forgeron au marché de Noël.

Le marché de Noël s’est tenu sur la placette samedi 4 décembre 2011, à Sumène.

Il a été l’occasion de découvrir divers stands, une bourse aux jouets organisée par l’association « les 4S »,  un stand de travaux d’aiguille tricot, crochet, et  dentelles pour des cadeaux originaux, des produits locaux, des fleurs, des cadeaux,

Une promenade en voiture à cheval a été proposée aux familles et leurs enfants et...  surprise : un forgeron !!

En effet Mikail Souiki, « la Forge de Gobannos » était à remarquer sur le marché de Noël de Sumène.

Un jeune forgeron qui forgeait en public, sur une petite forge au charbon, sur son enclume,  ses couteaux, dagues, points de flèches, et toutes sortes de matériels en métal,  travaillé  au feu.

Ce jeune artisan habite Sumène, où il a  installé son atelier, route de St Martial ;  il est issu du groupe médiéviste « les 4 vents » qui réhabilite les vieux métiers, entre autres activités de représentation.

Décidemment, notre village peut s’enorgueillir de la diversité de ses activités, créateurs et projets en cours, enrichissant la vie locale.

Site internet : http://www.forge-de-gobannos.sitew.com/#Presentation_du_forgeron.A



 

Midi Libre 26.07.2012

Un musicien de talent, à découvrir à Sumène

 

Issu d’une famille de Sumène depuis plusieurs générations, initié par sa grand-mère paternelle, pianiste classique émérite, née en 1915, et par son père, artiste peintre ; Laurent Gilly est musicien professionnel.

Voici le parcours d’un homme étonnant de passion, une rencontre avec un artiste de talent. Guitariste classique, passionné de flamenco, de blues et de jazz, il est formé au conservatoire de Toulouse de 4 à 11 ans. Adolescent il crée son premier groupe, et joue dans les clubs, du jazz et du blues.

A 30 ans, il monte à Paris, continue d’étudier, en 1996 ; et pendant plus de quinze ans, il est à Toulouse et joue avec les musiciens de Cabrel, entre autres. Il participe et joue lors d' enregistrements pour des artistes comme Moos, Pierpoljak, avec Bernard Lavilliers pour «Ma chanson d’enfance» et «Causes perdues musiques tropicales» etc…

Il se met à la composition et sort un premier album en 2002, «Soleasoul». Après le succès en 2004 de sa chanson «Ne pars pas», interprétée par Sofia Mestari et dont il a composé la musique, Laurent Gilly signe avec Sony Publishing, comme compositeur.

Il compose entre autres, en 2006 la chanson «Mot à mot » pour Chimène Badi. 2010, il accompagne sur scène Sofia Mestari, écrit et compose pour elle «Sous la mer». En parallèle, il propose une approche artistique de perfectionnement aux métiers de la musique.

A Sumène, il installe un studio d’enregistrement dans la maison familiale et toutes ses vacances Cévenoles sont en partie consacrées à sa passion. Il avoue «Plus jeune, j’ai du travailler dans d’autres domaines que la musique, mais rien n’a pu me détourner de cette passion, j’y suis donc revenu et je m’y consacre».

Après avoir découvert Paco de Lucia, le flamenco le fascine et l’influence encore à ce jour. Il aime «le flamenco, le blues, le jazz, toutes ces musiques issues des parcours humains, qui nous parlent avec mélancolie des émotions et de l’amour, j’aime les belles voix, je ne peux travailler qu’avec des artistes exigeants, comme je le suis pour moi-même»

Le dernier album «Soleazul» 2012, dédié au village de Sumène, est empreint de rythmes latins et de chansons flamencas, sa création distille une ambiance et une exigence de qualité musicale qui imprègne sa vie et ses musiques.

Pour l’avenir, c’est en studio avec Bernard Lavilliers que ce musicien Suménois d’origine va travailler, à la guitare et autres cordes.

Actuellement il joue dans sa formation en quintet « le Zaza Band » et donne des concerts, avec des reprises de grands standards de blues, soul : Steevie Wonder, Bill Withers, etc.

Laurent Gilly fait tout, de la composition, de la production à la communication, il propose certains morceaux à l’écoute sur son site : www.laurentgilly.com, ou sur Facebook pour les infos.




Vivre à Sumène  mai-septembre 2011




 

 





 

 
 



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