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L'ECOLE  DE  SUMENE 
OU  LA SCULPTURE  SUR  MEUBLES

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Ce que nous avons eu occasion de signaler dans une étude d'ensemble sur les meubles languedociens ; la présence de frontons ayant une origine étrangère à certains corps d'armoires ou placards, sur lesquels ils auraient été rapportés ultérieurement est à retenir pour les meubles de style suménois. Nous l'avons remarqué de façon très nette à propos d'une armoire vue à Montpellier chez M. Grollier, rue de la Vieille Aiguillerie. Cette armoire qui vient de Sumène et a toutes les particularités du travail de J.Brès présente un fronton d'exécution infiniment plus fin provenant sûrement d'un autre meuble. La même remarque est à faire en étudiant le placard existant dans le vestibule de l'hôtel de Ramel à Sumène.
 
La place qui nous a été donnée dans les "cahiers d'histoire et d'archéologie" ne nous permet pas de nous étendre davantage sur l'intervention de l'Ecole de Sumène dans la facture décadente des meubles languedociens du XVIIème siècle.
 
Ce que nous venons d'écrire peut suffire pour justifier le chapitre lui ayant été consacré. Artistiquement, la production de Sumène compte peu ; documentairement, elle est au contraire capitale, ayant donné une date précieuse, le nom d'un artisan producteur, ce que n'a pu nous fournir aucun des meubles de la belle époque dont l'anonymat n'a pas encore été percé malgré des années de recherche. Ce fut sans doute un sentiment de vanité qui poussa Jacques Brès à inscrire son nom au fronton du placard étudié chez M. Roujon. Loin de le blâmer, nous regrettons qu'il n'ait pas été possédé par ceux n'ayant voulu nous laisser que leurs œuvres comme souvenir, sans aucune indication permettant de les glorifier personnellement.
 
Spécifions bien en terminant ce chapitre de l'étude des armoires languedociennes du XVIIème siècle, qu'il ne faut pas rattacher indifféremment à l'Ecole de Sumène tous les meubles à décoration florale ou feuillagère. Plusieurs sont certainement antérieurs et leur ornementation, plus artistique, peut les lier encore au travail des artisans de grande classe dont la manière commençait à évoluer vers une adaptation aux goûts et aux ressources de la clientèle.
 
Tout en possédant une sorte d'intégralité folklorique que ne possèdent pas à pareil degré les armoires de facture plus affinée, le travail rudimentaire de l'Ecole de Sumène est une décadence dans la décadence qu'il faut surtout retenir, nous le disons encore, pour la précision apportée dans la classification chronologique des SPECIMENS SUCCESSIFS et différents du mobilier languedocien entre les débuts et la fin du XVIIème siècle.
 
On peut voir dans une demeure suménoise appartenant à M. de Clerc deux placards sculptés également intéressants : il s'agit là d'une autre catégorie de meubles d'une exécution vraisemblablement un peu ultérieure, malgré l'existence d'un point de liaison avec la période des armoires à figuration biblique. Mais l'origine locale du travail restant à établir par étude plus approfondie, nous devons momentanément nous contenter de classer ces placards dans la catégorie des meubles à médaillon qui fera plus tard l'objet d'un chapitre particulier.
 
 
 
 
DETAILS DU PLACARD MAISON ROUJON
 
 
 
Placard portant la signature J.Brès et la date 1688 au-dessus de la niche occupant le centre du fronton.
La 1ère rangée de panneaux des portes présente des fleurs piquées dans une corbeille ; la 2ème, des bouquets de feuillage au sommet desquels est posé un oiseau tournant la tête vers le vis-à-vis du panneau voisin ; la 3ème, des feuilles stylisées ornementalement.
 
La frise comporte 3 têtes d'angelots encadrant des rinceaux accompagnés de rosettes.
Le fronton présente dans la niche ajourée et datée un personnage en costume Henri III avec cuirasse écailleuse tenant une gourde dans la main droite et l'élevant au-dessus de sa tête.
 
Adossés aux montants de la niche, hamadryades à sens piriformes très proéminents. Sur les côtés, rampants, monstres mi-partie griffons et reptiles.
 
                                                                                                                       Maître Henri BAUQUIER 
 
 
 
 

Armoire du XVII ème siècle





 

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Dans Histoire de Sumène – Des origines à la fin du 18ème siècle par Isidore BOIFFILS DE MASSANE , dans la période 1685 –1710, nous retrouvons la mention de J. Brès :


"On poussa très activement les travaux de l’église, et la grosse maçonnerie étant achevée, Jean Sarran et Jean Valescure consuls modernes assistés de Jean Ménard et Guill Ducros assesseurs ainsi que de Antoine Vilaret et Jacques Euzière conseillers politiques baillent un prix fait à Jacques Brès et Jean Puitard, maîtres menuisiers de Sumène :
 
- chaise à prêcher conforme à celle du Vigan 100 livres
- balustre pour séparer le chœur de la nef en noyer tournoyé 10 l
- 2 confessionnaux 18 l
- fonts baptismaux 12 l
- 1 drap mortuaire pour 9 l
- le pavé de l’église 2 l
- croix du cimetière 55 l"





 
 
 



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